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Puyjalon

3 — Créer un établissement modèle d’élevage de pelleterie et de gibier.

Dans tous ses rapports subséquents, M. de Puyjalon revint souvent avec insistance sur sa troisième conclusion. Mais longtemps, ses conseils désintéressés demeurèrent lettre morte.

Une fois l’idée lancée, il fallait l’exploiter. Qui allait attacher le grelot ? Ce fut M. Johan Beetz, habitant de la Côte Nord qui, hors de tout doute, paraît avoir été le premier à avoir pratiqué cet élevage qui fut tout de suite très fructueux. À l’époque de M. de Puyjalon, M. Johan Beetz, qui, comme on l’a vu, était un des amis qu’il fréquentait sur la côte, possédait à Piastre-Baie, une ferme d’une trentaine de renards noirs et argentés que l’on évaluait alors à près de 150,000 $. Et ce chiffre n’a rien d’exagéré quand on sait qu’à cette époque une peau de renard argenté atteignait le prix de quatre à cinq mille dollars. Peu après M. Beetz, la Maison Holt Renfrew entra dans le rang. À partir de là plusieurs particuliers, ici et là, dans la province, se livrèrent à l’élevage du renard, du vison et de la martre. Et l’industrie, depuis, a toujours marché de succès en succès surtout après que le gouvernement de la province lui eut accordé son encouragement et sa protection en octroyant les tentatives d’élevage et en établissant une ferme modèle. Aujourd’hui, d’après le dernier recensement, — 1937, — on compte dans la province 6,500 fermes d’élevage d’animaux à fourrure et 8,000 intéressés dans cette industrie.