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Puyjalon

nature ne le dispute qu’à la splendeur des tableaux et à la grandeur des horizons ».

Et parlant toujours de ce cher Labrador. Il continuait :

« Vous entretiendrai-je des ressources du Labrador ? Vous dirai-je à quel point la nature s’y est montrée prodigue de tous ses dons ? Ferai-je briller ses pierres précieuses ? Soulèverai-je pour vous le sol qui couvre ses mines ? Non, avant de parler de ces choses, je laisserai le présent m’entraîner encore quelques années vers l’avenir. Je laisserai les esprits étroits et les ignorants que l’on rencontre, hélas, dans toutes les situations sociales, me reprocher quelque temps encore la folie douce mais persistante dont ils me croient atteint. Je vous parlerai seulement de ces bêtes au milieu desquelles j’ai vécu, au milieu desquelles je voudrais toujours vivre, au milieu desquelles il me serait doux de mourir ».

Ce dernier vœu s’est réalisé… Mais n’anticipons pas.

C’est sous l’empire de ces beaux sentiments envers la nature et envers les bêtes, qu’Henry de Puyjalon écrivit sa belle « Histoire Naturelle à l’usage des chasseurs canadiens ».[1] On a pu constater que ses

  1. L’« Histoire Naturelle » d’Henry de Puyjalon est ornée d’une préface d’Édouard Delpit ; mais cette préface n’est pas complète, la mort ayant arraché la plume des mains du préfacier en 1900. C’est M. de Puyjalon qui la termina en annonçant la mort soudaine de son ami.

    Édouard Delpit était né à la Nouvelle-Orléans, en 1844 ; il est mort à Québec en 1900 après un séjour de plusieurs années. Il fut journaliste, sous-préfet — en France en 1873. — Puis il se tourna vers les lettres. On lui doit : « Les Mosaïques »,