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Puyjalon

gnais dont il s’est plu à dire le plus grand bien. La plupart des Indiens qui peuplaient autrefois la côte nord du fleuve et du golfe Saint-Laurent, depuis le Saguenay jusqu’aux Sept-Îles : les Papinachois, les Betsiamites, même les Naskapis et les Porc-Épic, ont à peu près totalement disparu ou plutôt se sont fondus, pour ainsi dire, avec les Montagnais qui sont maintenant les seuls Indiens de la côte nord du Saint-Laurent. Les Esquimaux eux-mêmes ont depuis longtemps déserté cette partie du pays qu’ils habitaient autrefois, les Montagnais les ayant repoussés peu à peu à l’est et au nord du Détroit de Belle-Isle.

Henry de Puyjalon, qui a longtemps fréquenté les Montagnais en a fait les plus grands éloges. Il a loué sans réserve leurs vertus et leurs mœurs pures, surtout depuis, note-t-il quelque part, que les Pères Oblats ont pris les moyens de les réunir autour d’eux en deux grandes missions annuelles. Il déplore toutefois que cette race obéît, comme les autres tribus aborigènes, à une loi fatale d’extinction.

« Dans un siècle », a-t-il écrit, « cette race sympathique entre toutes, qui fut d’ailleurs fidèle à l’ancienne France, qui est aujourd’hui la sujette dévouée et reconnaissante de l’Angleterre, ne vivra plus que dans l’histoire qui ne saurait l’oublier ».

Les Montagnais aimaient bien, eux aussi, M. de Puyjalon, ce grand chasseur qui leur rendait si souvent visite. Ils l’avaient appelé « Castor Pelé ». Castor est assez flatteur, mais « Pelé » !… Pourquoi ? Certains insectes parasites qui affectionnent d’ordinaire