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Puyjalon

Beetz avait là sa résidence et sa ferme d’élevage, la première dans la province.

La Baie Johan Beetz est habitée par vingt-deux familles, soit une population de 25 âmes. On y vit exclusivement de chasse et de pêche. L’endroit est renommé pour la chasse au gibier de mer. Ce hameau est à trente-cinq milles du Havre Saint-Pierre. À trente milles plus à l’est, se trouve le hameau d’Aguanish où se termine, de ce côté, la seigneurie de Mingan.

M. Beetz, qui était venu pour la chasse sur les rives du Saint-Laurent, s’installa définitivement en cet endroit de la côte et y fonda une de nos familles québécoises les plus distinguées.

M. Johan Beetz a accompli, depuis qu’il s’occupe de l’élevage des animaux à fourrure au Canada, — près de cinquante ans en 1938, — un travail vulpicole unique en son genre, œuvre d’une portée scientifique et éducative inestimable. Elle consiste en particulier en 1 800 dessins originaux faits à la main, tous de grandeur, de forme et de couleurs naturelles, pris sur le vif à la suite de milliers de dissections des différentes parties du corps du renard. Chaque veine de l’animal, chaque artère, chaque muscle, os, organe, y est représenté et désigné sous son nom scientifique. Des experts américains, qui ont étudié ce travail, ont offert à son auteur, mais en vain, de fortes sommes. M. Beetz tient à le garder pour son pays d’adoption. Ajoutons qu’il possède un petit musée rempli de pièces intéressantes concernant le renard : plus de cinq cents pièces anatomiques et anato-pathologiques, toutes conservées, grâce à un procédé découvert par lui-même, telles qu’elles