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Puyjalon

cida à faire comme tout le monde ; il se maria et se fixa définitivement à Godbout, près de sa chère rivière dont il resta toute sa vie le gardien. Il fallait lui entendre raconter ses grandes chasses et ses grandes pêches. En 1876, il a tiré environ 1 500 perdrix blanches. Sa plus belle pêche fut celle de cinquante-sept saumons, capturés à la mouche, en une seule journée. Entre temps, quand il n’avait rien à faire, Comeau s’amusait à sauver des gens qui se noyaient. C’était un amusement comme un autre. En 1871, il sauve deux jeunes sauvages, en 1872, il sauve un Métis du nom de Thibault, en 1876, il a secouru Adolphe Morin, en 1878, quatre personnes qui se noyaient dans la rivière Godbout, en 1886, il arrache à la mort les deux frères Labrie[1] qui allaient périr dans le fleuve, ce qui constitua un des plus beaux exploits de Comeau. Il a reçu nombre de décorations en récompense de son courage et de sa bravoure, entre autres, une médaille d’argent du lieutenant-gouverneur Masson, une médaille de bronze de la « Royal Human Society », une médaille d’argent des sauveteurs de Nice, une lunette marine avec inscription du gouvernement canadien, etc., etc.

Comeau était ornithologiste et botaniste de haute réputation et connu comme tel dans toute l’Amérique. Il était membre de la « American Ornithologist Union » et membre de la Société de Géographie de Québec, etc. Ajoutons qu’il était aussi médecin et comme tel, il a parcouru tous les postes de la Côte Nord

  1. L’un de ces deux frères Labrie, François, est le père de Mgr Labrie qui vient d’être nommé Vicaire Apostolique de la Préfecture du Golfe Saint-Laurent.