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Puyjalon

Léon Ledieu ne s’est pas trompé, mais lorsqu’il écrivait ces lignes, il y avait déjà longtemps qu’Henry de Puyjalon signalait à la province les ressources de toute nature que recélait son cher Labrador qu’il parcourait alors et étudiait depuis plus de quinze ans. Mais cette fois, il s’y en allait définitivement, sans retour…

Durant cette dernière partie de sa vie qu’il passa exclusivement au Labrador, ayant son habitation sur l’Île-à-la-Chasse qu’il s’empressait toujours de gagner quand il avait fait quelques courses sur la côte, il se fit de cette dernière tout un monde nouveau où il eut ses habitudes, ses relations. Et il ne faudrait pas croire que ces dernières se soient bornées aux Indiens Montagnais qu’il aimait, il est vrai, à fréquenter, et aux humbles pêcheurs des petits postes de la côte.

Notre Côte Nord du Saint-Laurent a été la patrie de personnages de haute culture, d’une rare intelligence, d’une science solide, qui ont accompli des œuvres utiles à la patrie et qu’on est trop porté à oublier, à cause du coin obscur du pays qu’ils ont voulu particulièrement étudié et où ils ont voulu vivre exclusivement leur vie active et pleine de mérites. Ces oubliés nous voudrions au moins en rappeler les noms et un peu les labeurs et les vertus. Leurs travaux constituent un précieux appoint en particulier pour l’histoire naturelle du pays, et il est malheureusement probable qu’ils soient mieux connus aujourd’hui, dans les sociétés savantes des États-Unis, et même de certains pays d’Europe, que dans nos propres associations scientifiques et historiques. Ainsi, en est-il de Napo-