Page:Potvin - Puyjalon, le solitaire de l'Île-à-la-Chasse, 1938.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
Puyjalon

1891, il se trouvait encore plus en contact avec cette Côte Nord qu’il étudiait sous tous ses aspects et qu’il aimait davantage à mesure qu’il la connaissait. Comme il avait un assistant au phare, même pendant la saison de navigation, M. de Puyjalon pouvait poursuivre sans arrêt ses études de la faune, de la géologie et de l’ichtyologie de la côte…

« Ah ! que voilà un étrange steamer ! » écrivait M. le chanoine V. A. Huard dans son beau livre « Labrador et Anticosti », récit d’un voyage accompli sur la Côte Nord en 1896, en compagnie de S.E. Mgr M. T. Labrecque, troisième évêque de Chicoutimi…

Ce « steamer » qui soulevait l’étonnement de M. le chanoine Huard, c’était l’Île-aux-Perroquets et son phare aperçus du large, en revenant de l’Île d’Anticosti.

« Comme son flanc noir s’élève au-dessus de l’eau », continuait M. le chanoine Huard, « il n’a pas de mâts. Sa blanche cheminée est bien singulière. Mais aussi, c’est qu’il n’y a pas de steamer. Ce n’est qu’une île qui, par exemple, en a bien l’air lorsqu’on la voit de loin en venant du sud ; c’est l’Île-aux-Perroquets. Ce qui ressemble à une cheminée n’est que le phare qui domine cet îlot perdu au fond du golfe. »

C’est là qu’Henry de Puyjalon passa quatre saisons ; et c’est de là qu’il partait, quand il n’était pas de garde, pour aller sur la terre ferme de Mingan, ce coin de la côte qu’il a tout particulièrement étudié. Il avait alors un assistant d’une fidélité, d’une conscience à toute épreuve, et qui s’appelait d’un nom prédestiné pour cet ornithologiste qu’était de Puyjalon : Philip-