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Peter McLeod

— Ah ! mille tonnerres de Batiscan !… C’est grave tout ça.

— Vous devez avoir assez de conscience, vous, pour nous dire si ce salaud a passé par ici avec son attelage. dit Peter McLeod.

— Pas vu… non, là, franchement, répondit négligemment l’homme qui ajouta : « c’est à mon tour ».

Et il sortit d’une tablette un gros cruchon d’eau-de-vie qu’il versa dans les verres :

— « À la vôtre, mes amis ! » dit-il, puis s’essuyant la bouche du revers d’une main, il demanda à Pit Tremblay :

« C’était des bons chiens ?… » puis à Peter McLeod : « Elle était jolie, la femme ?… »

Les hommes de Chicoutimi rageaient. Pit Tremblay s’adressant au commis, et désignant Peter McLeod :

— Tenez, celui-là, c’est Peter McLeod. Un beau jour, il a donné une gifle à un draveur qui venait de l’insulter… Le draveur tourna sur lui trois fois et quand il est revenu à lui, M. McLeod lui a dit doucement : « Asteur, mon ami, fais attention à toi, la prochaine fois… je frappe. Moé, c’est Pit Tremblay ; c’est à moi, les huskies… et j’y tiens en maudit… à mes chiens…

Placide, le commis demanda :

« Vous en prendrez bien encore une goutte ? C’est du bon, hein ?… »

Comment refuser et pourquoi se fâcher ?

— Alors, fit Peter McLeod, vous n’avez eu con-