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Peter McLeod

dais d’une verdure fraîche et opaline qui, sans cesse, tremble et scintille dans le vent et au soleil.

C’est là donc que se trouvait, autrefois, la mission Saint-Louis ; et c’est au même endroit que « l’honorable Compagnie de la Baie d’Hudson » avait établi un petit poste. Ce dernier était fréquenté par les sauvages de l’est du lac qui venaient y échanger leurs fourrures contre les premières nécessités de la vie…

Peter McLeod et son compagnon arrivèrent à Métabetchouan deux jours après leur départ de Chicoutimi. Ils étaient exténués. Ils avaient suivi la route du Père DeQuen qui est celle de la Belle-Rivière. Pendant ces deux jours, ils avaient marché sous un vent démoniaque, les oreilles remplies de ses hurlements, les yeux aveuglés par le grésil, la respiration coupée, les muscles tendus par les furieux efforts qu’ils faisaient pour avancer dans la neige molle.

Toute la longueur du lac Kénogami avait été franchie d’une traite. La neige, sur le lac, était bonne pour la raquette.

Au petit lac Wiki, qui tient au grand lac Kénogami par un étroit canal, ils avaient traversé un défriché où ils avaient vu une croix devant laquelle se signa Pit Tremblay. C’était un défrichement, le premier de la région, tenté, l’année précédente, par un vaillant curé colonisateur de Kamouraska, l’abbé Hébert qui, avec quarante-quatre colons recrutés dans la paroisse de Saint-Pascal, avait abattu le premier arbre dans la vallée du lac Saint-Jean. Il y avait à la lisière, une cabane de rondins qui avait été construite par ces colons et dont Peter McLeod réus-