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Peter McLeod

Il a voulu se venger de lui en passant par ici et… vous savez ce qu’il a fait. Et puis, à présent, vous apprendrez, vous autres, ce que nous avons à faire… Le savez-vous ?

— Courir après, Bon Dieu de l’Épouvante ! éructa Pit Tremblay… Il me faut mes « huskies », moi ! Des chiens que j’ai payé quarante piastres !… Des chiens comme il y en a pas sur toute la Côte Nord !…

Peter McLeod se versa derechef un plein verre de whisky, puis par un réflexe qui lui était coutumier, se radoucissant subitement :

« Mes amis, je vous invite à en prendre aussi pour vous donner du cœur… si vous en avez… je veux dire du whisky… Moi, j’en ai plus une goutte, ici. Ensuite, vous mangerez… Tout le monde a les tripes vides. Inutile de se laisser mourir de faim… et de soif. Après, on dormira quelques heures. Il est deux heures. À cinq heures. Pit Tremblay et moi… debout ! On est tous deux de bons raquetteurs… En route pour le lac Saint-Jean par la Belle-Rivière… Vous avez compris ? »

— On va se rendre au lac Saint-Jean en raquettes ? demanda, non sans une certaine inquiétude, Pit Tremblay.

— Comment veux-tu qu’on s’y rende, blasphème ? Pas avec tes chiens, je suppose ! Et où veux-tu que nous allions ? À Québec, hein ?

— Alors, M. McLeod, interrogea Jean Gauthier, vous supposez que ceux qui ont enlevé ma fille… que Tommy Smith et ses bandits… ont pris par le Lac Saint-Jean ?