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Peter McLeod

lement on était émotionné autour de la clairière. Les amis de Tommy Smith tenaient tous leurs fusils en joue dans la direction des sauvages au cas où ils se lanceraient au secours de leur chef. Enfin, il avait été convenu qu’un coup de fusil tiré en l’air serait le signal du combat. De fait, tout à coup… Paf ! C’était le signal. Les deux hommes partent comme deux flèches devers les couteaux. Manish, le premier, les atteint, en passant donne un coup de pied à l’une des armes qui va revoler à vingt pieds, puis saisit l’autre dans sa main droite. Juste à ce moment-là, il reçoit sur la tête un violent coup de poing de Tommy Smith. Voilà le sauvage étendu par terre tout de son long. Tommy Smith va pour se jeter sur lui quand ses témoins jugent bon de le maîtriser. Les sauvages, entourant leur chef battu, se déclarent satisfaits de la façon dont s’étaient passées les choses. Il y eut aucune attaque de leur part… Comme vous voyez on n’avait pas été correct d’un côté comme de l’autre. Voilà une des occasions où j’ai vu l’ancien Tommy Smith à l’œuvre…

— C’est certain, fit remarquer Fred Dufour, que ton Manish avait mal agi, mais n’empêche que Tommy Smith n’a pas mieux fait avec son poing.

Une forte discussion s’engagea sur ce sujet entre les hommes du campe. Les opinions étaient partagées. Les uns trouvaient que Tommy Smith avait bien agi en assommant le sauvage. Les autres étaient plutôt d’avis que le commis de la Compagnie aurait dû, malgré la félonie du chef, s’en tenir aux règles du combat et forcer son adversaire à recommencer la course aux