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Peter McLeod

c’qui est arrivé, l’année dernière, au Petit Saguenay, au « campe » de Joe Grosleau qui avait eu la mauvaise idée d’amener sa femme pour faire la « cookerie ». Elle aurait ben mieux fait de rester à Tadoussac. Vous savez, un jour qu’les hommes étaient dans le bois à bûcher, elle a disparu du « campe », dans la journée. On a trouvé son corps, par hasard, quinze jours après, le long d’un sentier qui conduit à l’Anse-Sainte-Catherine, au bord du fleuve… Dans quel état ? vous avez pas d’idée… Avec Tommy Smith et sa bande, on sait jamais. Il faut prendre toutes les précautions, surtout du côté des femmes. Cet animal-là a un faible, je crois, pour le sexe faible…

Fred Dufour écoutait le “foreman” en mangeant goulûment ses “beans” dont il donnait, d’ailleurs, la moitié à son chien qui avait déjà lapé toute une terrine de hachis de bœuf.

« Le “Boss” a raison, finit-il par dire. Il faut se méfier de Tommy Smith comme de la peste ; il a été longtemps, vous savez, l’âme damnée de la Compagnie et il en veut à Peter McLeod surtout… Mais, mes amis, je viens lui régler son compte, à Tommy Smith… naturellement si je peux l’attraper.

— Pas si vite que ça, mon Fred, fit une voix.

— Ah !… et pourquoi, pas si vite que ça ?

— Parce qu’on le connait… Pas plus tard que la nuit dernière, il est venu dans les environs, nous en avons des preuves. Il était avec sa bande, trois ou quatre hommes dont deux sauvages. La tempête heureusement nous a sauvés.