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Peter McLeod


— XI —


Quel dommage qu’on ne puisse à son gré plonger dans les événements du passé et jeter la lumière sur certains d’entre eux ! Que de types étranges on pourrait faire revivre dont nous ne pouvons que deviner ou imaginer quelques traits ! Que de faits singuliers, bizarres, on découvrirait au fond des âges ! Quelle tristesse de voir les auteurs de certains récits qui nous sont parvenus de la nuit profonde des temps, s’étendre complaisamment sur des banalités et glisser sur ce qui aurait dû être profondément suggestif !… On voit passer une ombre, comme un fantôme : un visage grimaçant s’ébauche : et c’est tout. Quelquefois, on frôle un mystère qui ne sera jamais percé…

Ce qu’elle devrait en receler de ces mystères, cette contrée sans mesure que dessine le bastion méridional de la Baie d’Hudson, de la ligne du partage des eaux, à partir de la montagne du Cheval, jusqu’à la vallée du lac Saint-Jean, d’un côté, et les bassins des lacs Winnipeg et Nipigon, de l’autre. Territoire illimité, incommensurable, qu’alimentent des rivières qui sont des fleuves coulant de lacs en lacs, à travers des forêts sans limite !… Trois provinces de Québec dans ces sept cent mille carrés ! Et partout dans cette étendue,