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Peter McLeod

bans vers le soleil. La température s’abaissa brusquement et le froid pénétra ses habits. Ces signes annonçaient qu’un blizzard prochain approchait rapidement. C’est la terreur nordique. Avec des mouvements vifs et précis. Fred Dufour fixa solidement ses raquettes à ses mocassins et se rapprocha des rives. Il avait pensé s’engager dans le bois, mais celui-ci était si épais des deux côtés du lac qu’il lui aurait été presque impossible d’y circuler… Déjà, le vent augmentait de force et une fine poussière de neige, dure et froide, volant bas, filait le long de la surface durcie du lac, avec des sifflements. De plus en plus pressée, cette neige piquait son visage comme si c’eut été des aiguilles brûlantes. Le soleil, déjà pâle depuis le matin, s’obscurcissait de minute en minute. Les arbres des rives pliaient sous les rafales. Toute la nature prenait un aspect terne sous la lumière. Enfin, la tempête éclata avec une furie d’enfer, la neige montait dans l’air comme un mur qui cachait tout. L’homme marchait le plus souvent, le visage détourné pour éviter la lanière cinglante du vent. Celui-ci hurlait et frigorifiait son corps. Il respirait à petits coups avec difficulté. Ce grésil lui piquait la peau et l’aveuglait. Il marchait la plupart du temps les yeux fermés.

Alors, il décida de recourir au refuge qu’offraient les arbres de la rive droite. Quelques instants après, il était à l’abri sous les sapins. Il se félicita de n’avoir pas perdu son temps et d’avoir franchi de cette façon plusieurs milles. Désormais, seuls les hurlements de taureau de la rafale au sommet des sapins, le lourd