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le tour du saguenay

est considéré comme le fondateur de Sainte-Anne-de-Beaupré et il est le donateur du terrain sur lequel s’élève aujourd’hui la somptueuse basilique de la grande Thaumaturge. On sait que l’année dernière (1919) un de ses descendants, le notaire Richard Lessard, de Sainte-Ursule-de-Maskinongé, a suggéré de lui élever un monument.

Plus tard, de Lessart céda ses droits sur l’île aux messieurs du Séminaire de Québec. L’Île-aux-Coudres était vendue exactement la somme de $25.00. Le titre de concession portait que les propriétaires ne devaient permettre à aucun individu de s’établir dans l’île. Cette clause singulière put être levée en 1710 et les messieurs du Séminaire purent alors y établir des habitants ; mais ce ne fut que dix-huit ans plus tard que ces premiers habitants arrivèrent, c’est-à-dire près de deux siècles après que Jacques Cartier fut débarqué dans l’île. On parle cependant de l’établissement sur l’île d’un nommé Joseph Savard vers 1720. L’Île-aux-Coudres se colonisa lentement à cause des difficultés de communications : on se servit d’abord de lourds canots de bois, puis de canots d’écorce, après, de petites chaloupes, enfin de goélettes. La tradition rapporte que les premiers habitants de l’Île-aux-Coudres accomplissaient, au milieu des plus terribles tempêtes, de véritables prodiges, montés sur leurs embarcations. L’Île-aux-Coudres porte de nombreux souvenirs des Français. C’est depuis la domination anglaise que les vaisseaux venant d’outre-mer passent par le chenal sud de l’île pour se rendre à Québec. Les Français ont constamment voyagé le long de la rive nord. C’est près du rivage nord de l’île, vers le milieu de sa lon-