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le tour du saguenay

se fabriquait, de son temps, en France, à Lyon, en particulier, où il était vendu sous le nom de Mondor.

Voilà pour les particularités de l’Île d’Orléans.

Après le Bout-de-l’Île, vient Saint-Pierre situé du côté nord et qui n’offre au touriste qui passe du côté sud de l’île aucune particularité si ce n’est une ancienne curiosité que l’on appelait le pied de saint Roch, ce qui n’est qu’une simple pierre sur la surface de laquelle on voyait l’empreinte d’un pied d’homme marchant du nord-ouest au sud-est suivi de l’empreinte de la piste d’un chien courant dans le même sens et suivant l’homme, évidemment.

Alors que l’on appelait l’Île d’Orléans Île-des-Sorciers, on pouvait tout croire.

Vis-à-vis l’église de Saint-Pierre, sur l’autre rive, le touriste aperçoit le Trou-Saint-Patrice, petit havre sûr où des navires de fort tonnage peuvent ancrer. Ce nom est très ancien puisqu’il est indiqué sur la carte du sieur de Villeneuve, tracée en 1689. Et c’est bien à tort que l’on a prétendu que la crique avait été baptisée ainsi par les Anglais, après la cession du pays. Quelle est l’origine de ce nom ? On l’ignore encore. À partir de Saint-Pierre jusqu’à Saint-Laurent, du côté opposé, court une route, que l’on appelle la Route-des-Prêtres qui rappelle une cérémonie religieuse qui fut l’heureux épilogue d’une querelle entre les paroissiens de Saint-Pierre et ceux de Saint-Laurent, à propos de reliques de saint Clément et de saint Paul. Une grande croix qui s’élève au milieu de la Route-des-Prêtres indique l’endroit où se sont rencontrés les paroissiens de Saint-Laurent et ceux de Saint-Pierre pour se réconcilier.