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le tour du saguenay

IX

LES BLEUETS DU SAGUENAY



Il serait oiseux de rappeler la réputation quasi universelle dont jouissent, aujourd’hui, les bleuets du haut et du bas Saguenay.

« Bon bleuets du Saguenay !… des bleuets du Lac-Saint-Jean !… quatre pour faire une tarte !… » criaient, naguère, à travers les villages, les vendeurs de bleuets avant que ne fussent établis les marchés réguliers de Québec et de Montréal pour la vente de ce délicieux petit fruit. Il y avait évidemment de l’exagération dans la mélopée des vendeurs de bleuets, du moins quant à l’insinuation sur la grosseur des bleuets saguenayens. Toutefois, pour mériter la réputation dont il jouit il faut que le bleuet des montagnes et des brûlés du haut-Saguenay soit d’une qualité supérieure à toute autre espèce aussi bien pour sa grosseur que pour sa saveur.

Disons, pour établir les justes proportions de notre airelle saguenayenne, que les plus respectables bleuets du Saguenay sont de la grosseur d’une noisette ordinaire et que les autres sont de celle de nos plus gros pois à soupe canadiens.

Le bleuet du Saguenay est charnu, juteux et d’une saveur acidulé très agréable surtout quand on le mange aussitôt qu’il est cueilli à l’arbuste qui le porte par lourdes grappes comptant chacune une moyenne d’une