VI
LES RÉSERVES DU CLERGÉ[1]
En 1870, sir James Lemoine écrivait :
« Chaque jour voit disparaître quelque lambeau de notre passé. Ce qu’une génération, un parlement même avait regardé comme un dépôt sacré, inviolable, la génération suivante en fera des gorges chaudes : le parlement suivant l’anéantira d’un trait de plume. Ainsi s’est envolé le régime des seigneuries, tout sauvegardé qu’il fut par l’antiquité des siècles, à l’est du Canada ; ainsi s’est dissipé, sous l’haleine des “grits” haut-canadiens, comme une fumée, le système des “Réserves du Clergé”, à l’ouest.
« Le temps sera où nos neveux, les yeux anxieusement fixés sur un passé obscur, seront à se demander ce que pouvaient être ces incroyables droits et privilèges du seigneur, ces mystérieuses “Réserves du Clergé”, qui préoccupèrent si puissamment leurs illustres ancêtres. Bien que contemporains, nous-mêmes, des débats que ces questions brûlantes ont suscités, nous fûmes longtemps avant de pouvoir saisir, dans toute leur réalité, la plénitude de ces droits seigneuriaux ; et une des plus piquantes explications des “Réserves du Clergé anglican” nous fut fournie par le spirituel bibliothécaire et chapelain de l’ancienne chambre d’assemblée, le Rév. Dr Adamson, maintenant décédé.
- ↑ Les réserves du clergé existaient dans Charlevoix.