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le tour du saguenay

Gagné avaient « achevé entièrement la chapelle et la maison de Saint-Charles au lac Saint-Jean de PeakSagamy basties aux frais de M. Charles Bazire procureur général des affaires du roi de la Nouvelle-France ».

Il est intéressant de noter que ce territoire a été habité par un blanc bien avant sa fondation officielle.

On conserve aux archives du séminaire de Québec copie d’une ancienne carte dont l’original est aux archives nationales de Paris et sur laquelle est indiqué le séjour de Nicolas Pelletier. Cette carte ne porte ni date ni nom d’auteur ; mais il en est une autre de l’arpenteur Normandin levée en 1732 et qui mentionne aussi « à 180 milles au nord-ouest du lac Saint-Jean, l’établissement d’un M. Pelletier qui se dresse inopinément au milieu de la solitude et dont l’apparition fait naître toute espèce de supposition fantastique ».

Arthur Buies écrivait à ce sujet : « Qu’était-ce que ce M. Pelletier qui vivait ainsi seul dans ce lointain presque inaccessible, quels desseins étranges y pouvait-il nourrir ? Était-ce un coureur des bois, un philosophe, un ermite ? Aucune tradition ne nous éclaire à ce sujet. »

Mgr A.-E. Gosselin répond à Buies dans un mémoire lu à la Société Royale du Canada à sa réunion de mai 1917, et intitulé : À Chicoutimi et au Lac-Saint-Jean à la fin du XVIIe siècle.

« Ce monsieur », dit-il, « n’était ni un philosophe ni un ermite, mais un coureur des bois, un commis de MM. les intéressés, et, ce qui est plus grave encore, un Canadien français de naissance devenu sauvage de mœurs. Il se nommait Nicolas Peltier… Il a été le premier vrai résident dans les régions du Saguenay où il a vécu