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le tour du saguenay

changé de roi, et, cette fois, c’est un roi de notre race. En effet, à Chicoutimi, à Bagotville, à Grande-Baie et partout, dans la région, moulins, bateaux, maisons, ponts, chemins de fer, quais, tout appartient à M. J.-E.-A. Dubuc.

Aux tout premiers jours de sa découverte, Chicoutimi semble avoir eu une importance bien modeste. La mission de Chicoutimi se confondait alors avec celle de Tadoussac : elle n’était qu’un pied de portage et, à l’instar de la plupart de nos villes, Chicoutimi n’a pas même eu l’honneur d’avoir été une bourgade sauvage. Les premiers registres de Chicoutimi semblent avoir été tenus par le Père Louis-André, de 1703 à 1709 et, après un intervalle d’une douzaine d’années, par le Père Laure qui, d’après Buies, semble y avoir résidé et y avoir construit une chapelle sur les hauteurs du Portage. Donc, avant 1810, il n’y avait à Chicoutimi qu’une mission où se rassemblaient les sauvages de retour de leurs chasses et un poste à l’usage de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Mais la situation avantageuse de ce poste frappa les explorateurs, les marchands de bois et les sociétés de colonisation.

Les uns et les autres firent des tentatives pour faire de Chicoutimi autre chose qu’un pied de portage. La transformation s’est faite, mais à peu près seule, par l’initiative privée, à travers les obstacles de toutes sortes qui, lit-on quelque part, « auraient pu rebuter n’importe qui, excepté au Canadien français. »

Mais il faut avouer que le commerçant de bois eut une grande influence dans la fondation et les développements de Chicoutimi. En 1812. arrivait à Chicou-