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le tour du saguenay

desséché : c’est le ruisseau du Moulin Baude qui s’élevait ici autrefois et dont on ne voit plus aucune trace. Or, l’immense banc qui longe la baie a passé longtemps pour un banc de marbre dont on a beaucoup parlé. Un banc est vertical et s’élève à une hauteur de 150 pieds. « On pourrait à peu de frais tirer des milliers de tonnes de marbre de ce banc », avait déclaré un voyageur qui avait exploré l’endroit en 1826. À la vérité, cela n’était pas du nouveau, puisque Charlevoix qui avait débarqué en cet endroit en 1726, juste un siècle auparavant, alors que le vaisseau qui le portait avait mouillé dans la rade, dit quelque part : « Tout ce pays est plein de marbre. »

Mais Charlevoix et le voyageur de 1826 s’étaient laissés tromper par la blancheur des rochers à cet endroit. Ce n’était pas du marbre. C’est cependant un carbonate de chaux très pur qui s’associe bien avec des gneiss. Arthur Buies rapporte qu’on l’a pris, un jour, pour du gypse dont on a fait du ciment parfaitement réussi.

Quoi qu’il en soit, quand on n’est pas prévenu, on s’y tromperait encore aujourd’hui et, comme Charlevoix, on est prêt à croire que ce coin du pays est taillé dans le marbre. Ces roches, par leur translucidité et leur éclatante blancheur adoucie par une nuance de rose tendre, sont d’une beauté sans égale. On dirait qu’elles éclairent tous les alentours.

Avant de laisser Tadoussac, n’oublions pas de mentionner le Parc. C’est un immense plateau qui commence au village et qui domine une partie de la rade et la Pointe-aux-Vaches.

Tout ce plateau surplombe l’eau de plus de cent