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le tour du saguenay

les sauvages se réunissaient pendant l’été pour faire l’échange de leurs chasses et de leurs pêches. Ils troquaient des peaux de castors et de loutres pour des flèches, de la farine, du maïs et du tabac.

M. de Chauvin y trouva un poste tout établi lorsque, en 1599, il fit construire à cet endroit une maison en planches pour seize hommes qu’il fit hiverner là. Onze de ces malheureux périrent de froid et de privation.

La réputation de Tadoussac était établie. Les géographes de Londres et de Paris en faisaient même une ville assez considérable, siège de la juridiction au Canada. Il est vrai que dans l’unique maison de cette ville se plaidait, en 1608, le premier procès criminel en la Nouvelle-France, celui de quatre conspirateurs qui avaient voulu assassiner Champlain, et, à la porte de cette maison, avait lieu la première exécution capitale, celle de l’un des conspirateurs, un serrurier normand du nom de Jacques Duval.

Du temps des Français, jamais un vaisseau ne montait ou ne descendait le fleuve sans faire escale à Tadoussac.

En 1615, le Père Jean Dolbeau, récollet, vint y établir le centre de ses missions dans le nord. Les enfants de Saint-François cèdent leur poste à ceux de Saint-Ignace, en 1641.

Les terribles Iroquois envahirent Tadoussac en 1661 et réduisirent tout en cendres, excepté la chapelle en pierre des Jésuites.

Depuis ces événements remarquables de l’histoire des premières années du Canada, il ne s’est passé rien de bien important à Tadoussac. Hochelaga et Stadacona devenaient les grandes villes de Montréal et de