contre cette mesure qu’il appelle « diabolique et infernale » : l’instruction obligatoire.
« Monsieur l’Orateur, dit-il, en martelant son pupitre de grands coups de poing, ce n’est pas avec la conviction qu’on allume les flammes. Levons la tête, et nous verrons se produire une irrécusable, inéluctable et intarissable impression sur les fronts des fervents des théories diaboliques et des pratiques infamantes. J’ai bien vu souvent des orateurs parler, avec la voix endeuillée des mauvaises heures du budget, mais l’intelligence ne se détaille pas comme la charcuterie. L’homme qui se dresse devant cette Chambre veut des réformes mobiles comme les sables et solides comme les airains. J’ai entendu et j’ai vu l’honorable député venir faire à cette Chambre des boniments qui ont eu peine à surnager dans l’océan profond de nos inéluctables protestations et notre claironnante antipathie ; car, Monsieur l’Orateur, c’est tout de même un peu trop tôt de penser au vol en aéroplane… dans l’autre sens du mot… »
— Est-il pour ou contre ? demanda à son voisin et assez haut pour être entendu, du député Laserge, de l’Opposition, le député Charbonneau.
Ce à quoi Laserge répondit :
« Il est pour et contre, c’est clair. »
Le député Gorris se leva à son tour. Parlant incidemment de l’instruction obligatoire, il développa un long plaidoyer en faveur de la gratuité des livres dans les écoles. Il suggéra à ce sujet au gouvernement la distribution gratuite dans toutes les écoles de la province des statuts refondus et de tous les vieux rapports