XV
Le Bal du Gouverneur.
Sous la lumière des lustres qui pailletait les habits noirs et mettait des fleurettes scintillantes sur les épaules nues, Donat Mansot marchait lentement à côté de son ami Octave Lamirande. Ils se trouvaient dans la fastueuse salle de l’Assemblée Législative transformée en salle de bal.
« Je te le répète, mon cher, c’est ce soir la meilleure occasion que tu puisses jamais saisir par les cheveux de rencontrer le premier ministre et de lui demander de t’aider, tout en lui avouant ce qui est arrivé. L’atmosphère d’un bal est toujours plus propice aux pardons que celle d’un bureau officiel ou d’une salle de délibération. Tu prendras le Premier de bonne humeur, tu lui expliqueras tout, tu avoueras, et il t’aidera… au moins de ses conseils. Tu vois, il semble déjà bien disposé… Aux yeux de son factotum, le ministre des Travaux Publics, il ne devait pas y avoir de bal qui tînt devant une enquête immédiate… et le bal a lieu comme si rien n’était. Pour moi, c’est bon signe. »
Et, joyeux, Lamirande ajouta :
« Et nous aurons ainsi, de plus, joui du spectacle de cette belle fête… Si tu veux je te présenterai à la Prin-