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LE FRANÇAIS

s’était mise à flamber. Les faucheurs s’étaient retournés et regardaient de loin danser les ombres des enfants autour du brasier. Un coup de brise fraîche venue du côté du lac passa tout-à-coup au-dessus du champ et arracha un tourbillon d’étincelles à la meule, ruche énorme d’où s’enfuiraient, par milliers, des abeilles d’or…

Tard dans la soirée, malgré la fatigue, il y eut réjouissance dans la maison de Jean-Baptiste Morel où l’on s’attaqua à une pleine chaudronnée de ragoût de mouton aux tomates et à une énorme tourtière au lard préparée pendant la journée par Marguerite et les voisines… Et les plus heureux assurément de cette fin de corvée, sans cependant qu’ils aient osé se le dire, furent Marguerite Morel et Léon Lambert.