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LE FRANÇAIS

de souches et de bois, reluisantes. De sorte que les premières missions de ce comté de Témiscamingue, qui date à peine de cinquante ans, sont regardées comme de vieilles paroisses dont les habitants cultivent la terre paternelle.

Entre la maison de Jean-Baptiste Morel et le chemin, il y a un parterre qu’ombragent des saules, quelques jeunes peupliers canadiens et deux ou trois érables à Giguère, biscornus et rugueux. Là, durant la belle saison, grâce aux soins de Marguerite, éclate en couleurs, toute la gamme des produits de la botanique bas-canadienne : des géraniums aux fleurs rouge sang, des « quatre-saisons », des « Saint-Joseph » aux pétales éclatants, des marguerites jaunes et blanches, des pavots aux têtes énormes et touffues, et toute une rangée de touffes sapineuses de « vieux garçon » entremêlées de cœurs saignants. À l’ouest de la maison, l’on voit le potager agrémenté de talles de tournesols dont les grandes fleurs jaunes, brunes au centre, s’élèvent à plus d’un pied au-dessus des clôtures. Ce potager de Marguerite Morel est, chaque automne, un des mieux réussis de la paroisse. Enfin, en arrière de la maison, il y a la cour entourée de rangées de cordes de bois de chauffage et, un peu à l’est, l’on voit les bâtiments qui se composent d’une étable en pièces de bois équarries à la hache, d’une grange très moderne avec pont et silo, et d’une porcherie. À partir des bâtiments, les champs se déroulent jusqu’à la futaie qui couronne la colline du trécarré.

De la maison de Jean-Baptiste Morel on peut voir