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LE FRANÇAIS

Pourrat, ce dernier, modèle du régionaliste, que le monde littéraire parisien le plus select pourtant considère comme le Rabelais moderne.

Et voici, d’ailleurs, la doctrine d’Henri Pourrat que l’auteur du FRANÇAIS a fait sienne, ce qui lui permet d’expliquer ce que son roman pourrait avoir de rustique pour des oreilles et des yeux trop soi-disants exotiques.

Ci donc quelques extraits de la saine et pure doctrine d’Henri Pourrat :


« Le régionalisme ? Il est très bon qu’une littérature provinciale marque son caractère par un choix d’images empruntées à la région même, à sa faune, à sa flore, ainsi qu’au fonds populaire, qu’elle ait une qualité propre d’imagination, ses façons de penser et de sentir à elle. M. Charles Brun lui demande même « une véritable philosophie, car un Languedocien n’entend pas de même qu’un Breton, la nature, l’amour, l’infini ou la mort ». Cela semble vrai. Mais c’est peut-être moins vrai qu’on ne croirait… Celui qui prétend délimiter les esprits et sentiments de sa province tombe dans des calembredaines. Mieux vaudrait oublier le programme et trouver une inspiration ».


« Ce ne sont pas les particularités régionales qui ont un intérêt véritable, mais bien le vieux fonds paysan. De ce côté, on peut avancer dans la connaissance de l’homme obscur. Je crois qu’il y a grand bénéfice à creuser sur place… On n’arrive à connaître vraiment le monde terrien qu’à la longue et dans son ensemble, en rapprochant et liant toutes ses parties. C’est là ce que veut dire ce mot : régionalisme, s’il a un sens.

« Bien plutôt que des documents, je vois là un tour d’esprit,