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VI
LE FRANÇAIS

férence des cours canadien et français, constituait un assez solide motif de refus.

Le résultat de trois années de travail au Canada payé en francs français, malgré le dédain qu’opposent les auteurs à la formule de l’« auri sacra fames » ne pourrait vraiment satisfaire même l’ennemi le plus acharné du lucre. Le « primo vivere » du poète latin est connu des auteurs comme des autres mortels.

Voilà pourquoi LE FRANÇAIS, après avoir été accepté par le comité de lecture d’une maison d’éditions parisiennes, est édité à Québec aux risques et périls de l’auteur qui, sans être bien convaincu que son œuvre lui apportera la fortune, espère du moins que ses compatriotes l’encourageront assez pour lui enlever la tentation de récidiver.


Et maintenant, un mot aux critiques de chez nous qui voudraient que nos auteurs s’inspirassent en dehors de notre pays et se servissent d’une écriture à peu près complètement étrangère à la mentalité, au parler, aux us et coutumes de ceux de leur patrie.

L’auteur du présent ouvrage se proclame l’un des plus fervents disciples de l’École dite régionaliste. Membre de la Société des Écrivains des provinces de France, il a pour maîtres les adeptes de cette société dont plusieurs attirent présentement l’attention de toute la France intellectuelle : Ernest Perochon, Joseph de Pesquidoux, Jean Nesmy, Charles Sylvestre et surtout Henri