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LA RIVIÈRE-À-MARS

plus en plus mordait le cœur des pauvres parents. À la maison, Jeanne dormait, et Pierre, qui venait d’arriver, ne savait rien de l’absence de son frère. On chercha dans les alentours, on appela, mais en vain.

Tout à coup, Pierre, qui regardait par une fenêtre frontale, dit :

— Papa, le curé qui vient.

Et les malheureux parents comprirent tout de suite qu’un malheur était arrivé. Le curé, une fois entré, n’eut pas la peine d’annoncer la nouvelle. Il murmura quelques paroles de consolation. Arthur s’était noyé dans la Rivière-à-Mars. Le prêtre apprit ensuite à Alexis Maltais que pendant la prière on avait trouvé son cadavre, porté par le courant jusqu’à la baie. Il tenait encore serrée dans une main sa perche et sa ligne, traînant une truite, morte aussi. On supposa que le garçonnet, debout sur une pierre limoneuse au milieu de la rivière, avait glissé dans l’eau et s’était assommé en tombant sur les cailloux. Car il avait une blessure au front.

Quelques minutes après la visite du curé, deux hommes apportèrent sur un brancard le cadavre