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LA RIVIÈRE-À-MARS

sait les campes et qui était toujours rempli de belle eau courante. La peau resta tendue pendant tout l’été sur deux poteaux en arrière de la cabane. À l’automne, on fit, avec, des souliers et des lanières de raquettes.

— L’année d’après, contait encore Alexis Picoté, notre petit Arthur avait sept ans. Il arriva un missionnaire chez nous. C’était un Oblat. Il était venu en canot d’écorce, dans l’après-midi. Le soir, dans mon campe, il y a eu un salut du Saint-Sacrement et un fameux de beau sermon. Ça nous avait bien touchés. On en parla pendant toute la veillée. On disait, tu t’en rappelle, hein, Élisabeth ?

« — C’est vrai qu’on a de la misère, mais il y a la récompense au bout. Si c’est pas dans ce monde-ci, ce sera dans l’autre. Paraît que nous faisons une si bonne œuvre en venant ouvrir des terres à la civilisation catholique et française !

« Notre petit Arthur, le lendemain, avait hâte de revoir le missionnaire. Son sermon avait tant fait parler les vielleux ! C’est pas souvent aussi qu’il avait vu un homme en grande robe noire