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LA RIVIÈRE-À-MARS

défunts qui dorment dans la paix du petit cimetière, en arrière de l’église. Puis les gardiennes, sur le seuil des portes, à travers les jeunes arbres qui semblent dormir sous le poids de l’air, immobiles et pâmés, cherchent de temps à autre à percevoir le bourdonnement confus qui se répand dans le village quand la messe est finie. Enfin, un attelage double, dans un grand bruit de ferraille, roule sur le chemin, soulevant deux longues traînées de poussière qui se rejoignent lentement au milieu de la route et dans lesquelles s’engouffrent quelques autres voitures qui prennent toutes la direction de la Rivière-à-Mars. Des groupes stationnent encore sur la place de l’église. Puis, du petit clocher, tombent les notes assourdissantes de l’Angelus de midi. Elles couvrent tous les autres bruits et dispersent les flâneurs. Quand, après quelques minutes, elles s’arrêtent, on entend au loin, sur le chemin, le roulement ferrailleux des dernières voitures filant vers la rivière et, dans les maisons du village, des bruits de chaudrons et de vaisselle.

Au petit village de Saint-Alexis comme là-bas, à l’autre bout de la baie, à Saint-Alphonse