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LA RIVIÈRE-À-MARS

Saint-Alphonse. C’est dimanche. Dans l’air, sur la baie, sur la forêt, sur les champs, toutes les lumières sont répandues d’un beau jour d’été, tamisées par le velum bleu du ciel. C’est le matin d’une de ces journées de juillet, brûlantes et lourdes, où pas une feuille ne veut remuer dans les arbres. Par tout l’horizon, et sur l’eau, flotte une légère vapeur blanche, buée argentée qui semble de la chaleur palpable. Des averses soudaines de soleil font tout étinceler. Dans les chaumes proches, les bêtes commencent à chercher l’ombre des maisons, des arbres et des haies. Plusieurs, accablées déjà, se couchent.

Le petit clocher tout à coup vibre, sonne le premier coup de la messe, puis semble regarder ce qui se passe autour de lui. Alors, le village s’éveille, s’anime. Portes et fenêtres s’ouvrent partout. On s’interpelle de voisin à voisin. Quelques voitures arrivent qui s’alignent le long de la clôture entourant la place de l’église, les chevaux soigneusement attachés aux pieux.

Puis, le petit clocher fait entendre au-dessus des rumeurs du village et du bruissement des flots de la baie le dernier coup de la messe. Un mouve-