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LA RIVIÈRE-À-MARS

arrivèrent au Saguenay, les grands, les héroïques « vagabonds » de l’Immaculée : les Oblats. Ils sont, peut-on dire, de tous les pays, de ceux où règne le « grand silence blanc », de ceux que cuit éternellement l’implacable soleil de l’hémisphère du sud. Avec eux le clocher rayonne.

« Ô Canadiens-Français », s’écriait Mgr Forbin-Janson, « peuple au cœur d’or et au clocher d’argent ! » De fait, on l’a recouvert depuis longtemps de fer blanc, le clocher de Saint-Alexis. Mais, sous le soleil, il reluit d’argent, et on l’aperçoit de loin. Un petit peuple vit heureux autour de lui. L’histoire de la paroisse est désormais normale, simple, sans heurt. C’est le train-train journalier des populations heureuses. Et il en est ainsi de cet autre groupe de colons de Charlevoix que protège, à l’autre extrémité de la baie, le clocher, également « d’argent », de Saint-Alphonse ; il en est de même de ceux qui sont établis de l’autre côté, à l’Anse-à-Benjamin, au Ruisseau-à-Caille, ailleurs encore.

Le voyageur qui remonte les gorges du Saguenay et qui, par le « Bras-de-Chicoutimi », pénètre dans la Baie des Ha ! Ha !, éprouve le sentiment très net de changer subitement de nature, de ciel,