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LA RIVIÈRE-À-MARS

Il n’était content qu’en compagnie du père, dans les champs dont il goûtait la vie large et libre. Il aimait, comme des jeux de son âge, tous les travaux de la culture. Mais il était si jeune encore pour porter sur ses épaules le poids de toutes les espérances de son père dans l’avenir de la terre.

Les « Vingt-et-Un » n’ont plus d’existence collective. Mais ils se sont dispersés, ils se sont multipliés. Tout le monde, maintenant, autour de la baie, se livre aux travaux du sol. Chaque automne, des goélettes partent pour Québec, chargées à pleins bords des produits aussi riches que variés de la jeune terre saguenayenne. On est partout heureux. L’avenir apparaît en rose. Les défrichements s’étendent de tous côtés. Le hameau s’est agrandi à vue d’œil et un grand jour arriva où la Grand’Baie fut canoniquement érigée en paroisse sous le vocable de Saint-Alexis. L’élan était donné. Le Saguenay maintenant attirait les regards du Canada français tout entier. Pendant quelques années, on avait vu s’intéresser aux anciens « Vingt-et-Un » et aux premiers colons, les curés de la Malbaie et de la Baie Saint-Paul, qui venaient en mission sur les bords de la baie. Puis, après,