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V


Deux autres hivers passèrent pendant lesquels on coupa, sur les bords de la Rivière-à-Mars, beaucoup de billots de pin. On entendait constamment le bruit sourd des haches sur le tronc des arbres chargés de neige. On charroyait ces grumes sur le bord de la rivière, en attendant qu’au printemps on les roulât dans l’eau où elles seraient gardées au moyen d’estacades, ou de « booms », faits de longues pièces de bois aux bouts mortaisés et liés par des chevilles d’épinette. Car les chaînes de fer qui attachent maintenant les pièces de ces enclos flottants étaient alors trop dispendieuses : on ne s’en sert que depuis moins de cinquante ans. Les