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LA RIVIÈRE-À-MARS

barbouillée de sirop cuit, ce qui ne devait pas, on le pense bien, éloigner les maringouins.

La goélette de William Price fit plusieurs autres voyages durant l’été. Les relations commerciales étaient désormais établies entre la Grand’Baie et Chicoutimi où l’on faisait depuis plusieurs années le commerce du bois.

Les jours que la goélette passait dans la baie pour faire son chargement de billots étaient généralement des jours de fête. Tous les soirs on se réunissait, des fois chez Alexis Picoté, d’autres fois chez Thomas Simard, ou ailleurs, et le capitaine de la goélette, un gros garçon autrefois de Québec, venait veiller. On lui faisait raconter ce qui se passait à Chicoutimi. Il disait, par exemple, les exploits de Peter McLeod qui était alors l’empereur, pourrait-on dire, de tout le « Royaume de Saguenay », en même temps que le gérant des moulins de William Price.

Ce n’était pas un homme ordinaire, à ce que racontait le capitaine de la goélette. C’est lui, Peter McLeod, qui avait institué ce système de « pitons » qui finit par enrichir la compagnie Price. On payait tous les hommes des moulins