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IV


Le printemps jaillit tout d’un coup de la baie qui devint bleue et des forêts qui reverdirent.

Avec cette hâte fébrile qui caractérise la nature dans les pays froids, la neige se mit à fondre, et à couler le long des pentes, pour former partout, jusque dans les moindres creux, des mares d’eau claire. Des ruisselets couraient à droite et à gauche, se cachaient soudain sous la terre qui dégelait, reparaissaient en bouillonnant, dégringolaient dans la baie. Et, tout le jour, des buées douces et lumineuses s’évaporaient, montaient vers le ciel et bleuissaient les lointains. Les oiseaux blancs s’abattaient par grandes troupes