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LA RIVIÈRE-À-MARS

des prières et chanter des cantiques à la Vierge, fut la première cloche qui réveilla les échos du « Royaume de Saguenay ». Emblématique sonnerie, symbole rugueux de l’initiative, de la belle humeur et d’un espoir plus haut que la terre, qui inaugurait les débuts d’un pays où fleurissait déjà la grande industrie du bois de construction à laquelle ferait bientôt une triomphale concurrence la culture de la terre ! Humble, touchant et poétique commencement d’une région qui compte, après moins d’un siècle, une population de 130,000 âmes, la plus homogène, la plus franchement catholique et française de chez nous, et dont la droiture, l’honnêteté, le courage, l’intelligence et l’énergie forment le plus bel apanage !

Ces hommes en sueurs, la cognée plaquée à l’épaule et que nous venons de voir se diriger vers la maison improvisée de la prière, ce sont les « Vingt-et-Un Associés », les fondateurs du Saguenay agricole.

Ils n’étaient ni des aventuriers ni des miséreux. Bons cultivateurs des terres concédées à leurs ascendants dans les paroisses de la Malbaie et de la Baie Saint-Paul, ils avaient senti couler dans