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LA RIVIÈRE-À-MARS

était content surtout de marcher avec grand-père, comme un homme.

On s’arrêtait souvent. Une fois, l’enfant ramassa une motte de terre et, aussi loin que la courte vigueur de son bras le lui permettait, la lança dans le champ. Quelques tiges courbèrent plus profondément la tête. Le grand-père eut un geste sévère :

— Non, non, Paulo ! Fais pas ça ! Faut pas faire ça ! Faut pas faire de mal au blé !

Le petit Paul leva ses grands yeux étonnés vers le grand-père tout sérieux. Il sembla comprendre et ne lança plus de mottes.

Pour reposer leurs jambes et pour dominer le champ de plus près, le grand-père et le petit-fils vinrent s’asseoir sur la clôture du chemin. L’enfant, si haut perché, et pour qui le fossé du bord de la route paraissait un précipice, criait de plaisir. Et il demandait au grand-père, avec des petits mots à lui et qui lui venaient pourtant à mesure du besoin, tous les oiseaux qui passaient et toutes les fleurettes qu’il voyait sur le talus. Comme le soleil commençait à descendre, la brise fit halte, s’arrêta dans sa randonnée mystérieuse. Et les