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XVIII


Deux ans ont coulé sur la jeunesse agricole du Saguenay.

Dans la pièce du chemin de l’ancienne terre d’Alexis Picoté, le blé est à pleine clôture. Il prend par ses innombrables et menues racines le suc de la terre forte, riche en calcaire, bien préparée, labourée jusqu’aux couches vierges, aérée, pourvue d’azote et d’une fumure abondante. Aussi, la semence s’est trouvée chez elle et elle n’a pas pris de temps pour se muer en herbe qui a couvert le guéret. Bientôt, un matin de juin, on a vu poindre des folioles vert tendre et, dans l’air tiède, cette herbe s’est mise à frissonner. Les racines se