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LA RIVIÈRE-À-MARS

jeu de circuler librement sur toute l’étendue de la terre. Alexis Picoté eut honte à la fin. Il voyait avec envie ses voisins prospérer. Les deux garçons de Joseph Harvey agrandissaient à vue d’œil la terre que leur père, mort deux ans auparavant, leur avait laissée. Un fils de Thomas Simard était en train de devenir un des meilleurs cultivateurs du Grand-Brulé. La terre de Louis Villeneuve, proche de la sienne, était maintenant à peu près toute clôturée de fil de fer barbelé. Il en était de même des lots de François Larouche. Le plus jeune des garçons de Larouche s’était construit une belle grange modèle avec, s’il vous plaît, un silo pour le fourrage vert.

À cette époque-là, grâce au service de navigation, on s’était adonné avec brio, à Saint-Alexis et Saint-Alphonse, à l’industrie laitière, surtout à la fabrication du fromage. C’était à qui fournirait le plus de lait à la fromagerie qu’un neveu du défunt Ignace Couturier avait construite à l’entrée du village. Chaque quinzaine, Alexis Maltais constatait avec une sorte de honte qu’il était presque le dernier sur la liste des « patrons » qui recevaient une moyenne de vingt-cinq à trente