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LA RIVIÈRE-À-MARS

place mieux le van éreintant qu’un bon crible. On tourne la manivelle et, ça y est ! on emplit sac par dessus sac de beau grain net, comme lavé. Et, enfin, pourquoi ne pas participer avec les voisins à l’achat d’une batteuse à cheval qui fait en une journée ce que le fléau pourrait difficilement mener à bien durant tout un hiver ?

Mais après, ce sont les échéances. Le peu d’argent qu’on a pu recueillir à la fin de la belle saison a servi, on l’a vu, à réaliser la part d’héritage de Pierre. On est maintenant à sec. D’autant plus que la récolte des céréales n’a pas été très bonne cette année. Trop de pluie. Le grain n’est pas suffisamment mûri. Il est léger et, partant, il a perdu son prix.

Alexis Picoté et Élisabeth ont pensé à toutes ces misères, à ces angoissants problèmes qu’ils ont retournés en tous les sens. Puis, comme on se décide tout d’un coup à faire un plongeon dans l’eau froide, ils ont décidé de vendre une autre pièce de terre, le champ qui longe le lot du voisin, Thomas Simard. Ce dernier, au cours de l’été, a fait des offres à Alexis ; mais comme il connais-