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LA RIVIÈRE-À-MARS

Comme les deux hommes allumaient leur pipe, Jean-Baptiste Caron proposa à son ami de visiter sa terre et ses bâtiments. Les granges étaient pleines de la récolte de la saison, les animaux étaient vigoureux et gras, les champs propres et bien entretenus. En haut de la terre, Alexis Picoté vit les deux garçons de Jean-Baptiste Caron qui fauchaient du foin bleu pour les génisses :

— À propos, Jean-Baptiste, demanda Alexis Picoté, ton garçon qu’est établi au Grand-Brulé, comment va-t-il ?

— Tout ce qu’il y a de mieux. Une merveille ! Et pourtant, tu le sais, ça allait pas, hein, quand il était ici ? Dire le changement qui s’est produit chez ce garçon-là le jour qu’il s’est marié avec la fille de Tancrède Desbiens, ça se peut pas. Plus le même homme ! Une vraie magie ! Du jour au lendemain, il s’est mis à travailler à la terre que ç’en était une vraie bénédiction. Tu sais, comme je voulais l’établir tout de suite, je lui ai acheté cette terre du Grand-Brulé qu’il est en train de rendre plus belle et plus payante que la mienne. Depuis qu’il est là, chaque soir, on dirait jamais qu’il a fait sa journée complète quand il rentre à la mai-