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LA RIVIÈRE-À-MARS

Picoté que ses billots ne pourraient être sciés que tard dans l’après-midi. Alexis en fut contrarié. Il n’aurait pas voulu retourner à la maison sans sa charge de planches. Aussi ne savait-il trop comment passer le temps en attendant son tour au moulin. Il allait s’asseoir au bord de la rivière et allumer sa pipe quand il eut une idée. Pourquoi n’irait-il pas faire une visite chez Jean-Baptiste Caron qui demeurait non loin de là, de l’autre côté de la rivière ? Alexis Maltais arriva chez Jean-Baptiste Caron au moment où l’on se mettait à table pour le dîner. On lui fit une cordiale réception et on l’invita à prendre sans cérémonie une place à la table de la famille :

— Vous nous excuserez bien, Monsieur Maltais, expliqua la maîtresse de la maison. Je savais pas qu’on aurait de la visite à midi. C’est le dîner ordinaire de la famille, vous savez…

Il y avait une bonne soupe aux gourganes avec des herbes salées, un bouilli de lard et de légumes, des épis de blé d’Inde badigeonnés de beurre, de la confiture aux citrouilles avec gâteau de son. Alexis Picoté mangea avec plus d’appétit qu’à sa propre table.