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LA RIVIÈRE-À-MARS

s’élevait à l’embouchure de la rivière, presque sur la grève de la baie. Il avait été construit pour les cultivateurs de Saint-Alexis et de Saint-Alphonse qui avaient besoin de planches et de madriers pour la construction et la réparation de leurs fermes et dépendances.

Bien rudimentaire, ce petit moulin à scie de la Rivière-à-Mars, sorte d’appentis en planches brutes, ouvert de tous les côtés aux quatre vents du ciel et couvert d’un toit à deux pentes légèrement inclinées. Au milieu de l’une d’elles surgissait un long tuyau de tôle noire par où s’échappait, à vingt pieds dans l’air, la fumée de la fournaise. Au ras de la couverture de bardeaux, à trois ou quatre pieds de distance du grand tuyau, un bout de tube de fonte laissait passer pendant toute la journée, par petites bouffées blanches, saccadées et bruyantes, la vapeur de la bouilloire. Une soupente attenant au corps principal de la bâtisse abritait la fournaise, les armoires aux huiles et aux outils, et l’engin qu’on entendait cogner de loin. Dans la grande bâtisse se trouvaient les machines dont le nombre était réduit au strict minimum : la grand’scie qui tournait au milieu du plancher