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LA RIVIÈRE-À-MARS

humaine dure peu. Voici une longue étendue de terrain aride, rocailleux ou marécageux, inculte. Il n’y pousse, dans les interstices des rochers, ou aux bords des marais stagnants, que quelques herbes folles, quelques arbustes rachitiques.

C’est parmi ces paysages variés qu’on a tracé les premiers chemins de colonisation du Saguenay. Ce furent d’abord de petits sentiers qui servaient aux trappeurs et aux Indiens des réserves voisines, puis aux gens des chantiers de coupe de bois. Ces sentiers s’élargirent ensuite, s’aplanirent et devinrent des « chemins de terre » pour les pionniers du sol, chemins battus par les lourdes charrettes des colons transportant les effets nécessaires à leurs défrichements et à leurs premières cultures. Ils sont cahoteux, faits d’ornières et de fondrières où s’engouffrent les voitures par les temps de pluie, ou de roches et de troncs d’arbre sur lesquels les véhicules rebondissent jusqu’à perdre l’équilibre. Gare aux plongeons des descentes, aux dos d’âne formidables qui esquintent les chevaux, rompent les charrettes et fourbissent les conducteurs ! Seuls les premiers colons du Saguenay pourraient nous faire le vrai