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LA RIVIÈRE-À-MARS

partiraient-ils pas explorer ces forêts de pins dont on a parlé si souvent ? La « pinière » fournirait une belle moisson en attendant, un peu plus tard, celle, plus abondante et plus riche encore, de la « graine de pain » : le blé.

Cette année-là, Alexis Picoté put donner suite à son dessein. Il fit d’abord, seul avec un compagnon, une exploration préliminaire du territoire saguenayen. Il revint, enthousiasmé, plein de foi et d’ardeur pour l’exécution d’un plan qu’il avait conçu, et qu’il s’empressa de faire connaître à ses parents, ses amis, ses voisins. Il en parla durant des soirées entières. Sa résolution était définitive : il ouvrirait ces forêts balsamiques, il serait le maître de ces terres plantureuses, capables, croyait-il, de faire vivre toute la population de Charlevoix. Et il se mit tout de suite à l’œuvre.

Durant l’hiver, en effet, il organisa une société qui prit la responsabilité financière de son entreprise, tentative d’exploitation forestière et de colonisation, sur les bords de la Baie des Ha ! Ha !, à cinquante milles à peu près des sources du Saguenay. Au printemps, la « Société des Vingt-et-Un » était formée. Elle était composée, comme