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rendre tout de suite, par un petit sentier dans la forêt, à leur terre de Péribonca. Lui, portait une hache neuve et un petit sac de pois qu’il avait achetés au magasin du village, et elle, ses hardes. À mi-chemin, ils s’arrêtèrent pour dîner, au bord d’un ruisseau, en plein bois. Ils allumèrent un feu et firent cuire dans de l’eau du ruisseau une terrinée de pois qu’ils mangèrent avec de petites palettes de bois. Ce fut leur repas de noces. Aujourd’hui mon ami a une terre qui vaut dix mille piastres au moins. Allez lui demander s’il est content ; c’est Zéphirin Dufour de la Grande Péribonca.

Trois ans après mon mariage, ma femme m’avait donné deux garçons et mon père mourut, un soir d’automne qu’il faisait, en effet, triste à mourir. Il me laissait sa terre avec charge de faire vivre ma mère jusqu’à sa mort.