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— C’est un joli nom.

À son tour, Paul regardait avidement Blanche Davis. Il admirait son visage charmant de poupée, sa riche carnation, ses yeux noirs et pétillants, les belles boucles de sa chevelure. Il se sentait troublé.

« Vous avez des parents ? » lui demanda la jeune fille.

— J’ai encore tous les miens, à six lieues d’ici, aux Bergeronnes.

— Et vous aimez Tadoussac, monsieur Paul ?

— Du même amour que mes Bergeronnes. Et vous, mademoiselle, vous l’aimez, notre village ?…

— À la folie !… fit subitement la jeune montréalaise.

Comme sans y songer, Blanche Davis retira ses gants, enleva son chapeau en secouant les lourdes tresses de son opulante chevelure ; puis elle aspira longuement le large souffle qui montait en ce moment de la mer.

« Nous serons, j’espère, deux bons amis, pendant notre court séjour ici ? » demanda Blanche.

— Il n’en tient qu’à vous, mademoiselle ; mon plus ardent désir, c’est de vous voir souvent, de passer près de vous tout cet été qui s’annonce si radieux… Oui, je serai votre ami, votre bon ami de tous les jours, de toute la saison… Nous vous reverrons, n’est-ce pas, mademoiselle, et nous aurions, il me semble tant de choses à nous dire… Aujourd’hui, pardonnez à ma grande timidité… c’est si nouveau, si charmant, ce qui m’arrive ; j’en suis troublé, si délicieusement troublé… Voulez-vous, je serai votre guide aussi à tra-