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dans toute sa longueur, un jeune homme était assis et lisait :

« C’est M. Duval, » s’écria Blanche en l’apercevant. Et elle entraîna son père vers l’instituteur. Celui-ci, en voyant venir les deux promeneurs, ferma son livre et se leva.

« Bonjour, Monsieur, » fit Blanche avec un gracieux sourire.

Paul s’inclina modestement.

« C’est aussi jour d’école buissonnière pour nous, » dit M. Davis, et il nous a pris, ce matin, des envies folles de courir les bois ; nous avions décidé d’aller dans la montagne…

— Mais il y a assurément mieux ici, que dans la montagne, acheva Blanche avec étourderie.

— Vous avez raison, mademoiselle, rectifia Paul ; tout est ici à souhait ; en bas, la mer ; sur le plateau, des arbres, des fleurs, des rochers, des oiseaux ; que faut-il de plus pour une salle d’école buissonnière ?

En bas de la falaise, on entendait, en effet, la mer déferler sur la grève ; on ne l’apercevait toutefois qu’à travers les éclaircies des taillis.

« Tiens, » fit tout à coup M. Davis, « ce sentier descend jusqu’au fleuve ; si je tentais une courte excursion en bas, sur la grève, pendant que vous causez tous les deux ?… »

Et M. Davis disparut dans les méandres du raidillon.

Seuls, les deux jeunes gens maintenant étaient embarrassés et leurs regards, durant quelques instants,